Une perle à la fois : Une ancienne de Shad nous parle d’affaires, de culture autochtone et de connexion
Azaria de Shad2021 est connue pour ses bijoux. En fait, il se peut que vous ne la reconnaissiez pas sans eux.
À tout moment, vous pouvez être presque certain qu’elle a enfilé l’une de ses créations stylisées, pleines de perles éclatantes et triées sur le volet, qui racontent une histoire.
Même pendant Shad, Azaria ne se séparait jamais de ses bijoux. Son plateau de perlage à proximité, elle continuait de créer et de faire ce qu’elle adore faire pendant ses temps d’arrêt et les moments tranquilles passés en compagnie de ses amis.
« C’est très libérateur sur le plan émotionnel pour moi. Lorsque je m’adonne au perlage, tous les soucis du monde s’envolent. Je ne fais que me concentrer et je ressens une paix complète », fait remarquer Azaria.
Mais elle n’est pas la seule à porter ses magnifiques œuvres artisanales, c’est-à-dire boucles d’oreille, épinglettes et autres bijoux confectionnés à la main.
L’entreprise Bijoux ornés de perles et faits main d’Azaria possède une clientèle partout au Canada et même au-delà des frontières de sa province natale, la Saskatchewan.
« Depuis toute jeune, j’ai toujours adoré faire de l’artisanat et tout ce qui est créatif », de confier Azaria.
Azaria et sa mère ont suivi des cours d’aquarelle une fois par semaine ensemble pendant six ans. Elles se sont amél
Mais ce n’est pas avant 2018 qu’Azaria a commencé à s’investir dans le perlage, sa mère lui ayant donné l’idée après avoir vu des perles offertes en promotion en ligne.
« Ça m’a aussitôt rappelé des boucles d’oreille que j’avais vues à des pow-wow auparavant, a fait remarquer Azaria. Et je me suis dit… il faut que j’apprenne comment les confectionner, car c’est si génial ». Au fil des ans, elle a étendu son offre et a fait appel à ses talents pour avoir un impact positif. Cette année, elle a amassé environ 500 $ grâce à la vente d’épinglettes en forme de coquelicots, de chandails oranges et de robes rouges.
Cependant, pour Azaria, le perlage ne représente pas simplement une façon de redonner à la communauté et de faire preuve de créativité. C’est un moyen pour elle de sentir une connexion avec sa culture.
« J’étais vraiment passionnée par mon appartenance aux Premières Nations et j’en suis tellement fière, de confier Azaria. J’ai résolu d’apprendre le perlage de façon autodidacte et, depuis lors, ça a fait boule de neige et cette activité m’a permis d’en apprendre davantage à propos de ma culture, de bien des façons. »
En plus de ses rencontres avec les Aînés de sa communauté et de ses efforts en vue d’acquérir le savoir traditionnel qui s’était perdu dans sa famille, Azaria a récemment fait l’expérience d’une cérémonie de la hutte à sudation et est allée cueillir de la sauge à l’extérieur de la ville.
« Les gens que j’ai rencontrés, d’autres Gardiens du savoir, sont attirés par ce que je fais parce qu’ils ont remarqué que c’est quelque chose que je souhaite apprendre. Ils m’ont mise en contact avec d’autres personnes, ce qui, de fil en aiguille, m’a menée vers Passeport pour ma réussite, c’est-à-dire le groupe auquel j’appartiens, et par la suite vers Shad. Bref, en un sens ma petite entreprise m’a menée tout droit vers Shad. »
Le programme Passeport pour ma réussite offre différents types de soutien scolaire, financier, social ainsi que des soutiens individualisés à des élèves du secondaire partout au Canada. Azaria a appris l’existence du programme grâce à une amie qui lui a expliqué que l’organisation pouvait la mettre en contact avec des Ainés et l’aider à développer son entreprise naissante.
« Ce programme représente pour moi un énorme réseau de soutien, qui m’inspire à aller de l’avant et à exceller dans ce que je fais. Je leur parle toujours de mes réussites. »
Cette année, Azaria a assisté à l’exposé d’une conférencière invitée venue raconter son expérience Shad aux étudiants de Passeport pour ma réussite.
« Elle a mentionné comment elle a conservé des liens très solides avec les gens qu’elle a rencontrés à Shad. Pendant qu’elle nous expliquait le programme, j’avais l’impression que l’entrepreneuriat y jouait un rôle important. Je me suis dit alors, peut-être que je pourrais y apprendre un truc ou deux que je pourrais ensuite intégrer à ma propre entreprise. »
Sachant qu’elle n’aurait plus la chance de participer à Shad après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, Azaria s’est empressée de soumettre sa demande, puis a reçu une bourse par l’entremise de Passeport pour ma réussite.
« Je suis toujours en quête de nouvelles occasions. Je les adore au plus profond de moi-même. Une porte mène vers trois autres portes, et ainsi de suite. C’est la voie de la croissance. »
Azaria se souvient d’une séance pendant le programme à son campus Shad Laurentienne auprès de Ryan Benoit, un entrepreneur canadien atteint de paralysie cérébrale à la naissance. Sa marque de vêtements, The Positive Inception, vise à cultiver l’attitude positive et à encourager d’autres personnes à poursuivre leurs rêves.
« C’était vraiment inspirant de l’entendre raconter son histoire, car il nous a parlé de tous les stades de la croissance de son entreprise et des nombreux obstacles qu’il a dû surmonter », d’ajouter Azaria.
En plus des exposés de conférenciers et d’entrepreneurs auxquels elle a assisté, Azaria a noué des amitiés avec des étudiants d’est en ouest. « Si vous allez quelque part, il se peut que vous connaissiez quelqu’un qui habite la région, et vous aurez ainsi un contact. »
Depuis le premier tutoriel YouTube sur le perlage qu’elle a visualisé, jusqu’à l’obtention d’un contrat auprès du salon du Centre du patrimoine de la GRC, la force de la communauté et sa connexion avec celle-ci a accompagné Azaria tout au long de son parcours entrepreneurial.
« Les gens de ma communauté apprécient vraiment le fait que je suis fière d’appartenir aux Premières Nations et que je m’efforce de regagner le savoir que mes ancêtres possédaient sûrement jadis… déclare Azaria. Leur inspiration face à ma démarche m’inspire encore plus à aller de l’avant. Sans l’apport des gens qui m’entourent, mon entreprise n’aurait probablement pas pris de telles proportions, car j’aurais perdu la motivation en cours de route. »
Une semaine à peine après avoir commencé à confectionner des boucles d’oreille, Azaria a visité un magasin de perles afin de se réapprovisionner en matériel. À sa grande surprise, la propriétaire de la boutique l’a complimentée sur sa paire de boucles d’oreille et lui a demandé si elle pouvait vendre ses bijoux dans sa boutique. « Elle m’a offert de nombreuses occasions de faire croître mon entreprise et de me bâtir une clientèle », fait valoir Azaria.
L’une de ces occasions a été sa première exposition dans la rue, où Azaria a monté un petit kiosque pour y présenter sa panoplie de boucles d’oreilles. Mis à part les perles et les arcs en ciel de couleurs, on y trouvait aussi un livre que les passants pouvaient signer. Elle est restée pantoise à la lecture des gribouillis et des doux messages que des étrangers lui ont laissés au passage.
« Ils n’avaient que de belles choses à dire et tous ces gens venaient des quatre coins du monde. Même que certains messages étaient rédigés dans une langue étrangère que je ne pouvais pas décoder. »
Ses parents lui ont également été d’un soutien énorme en cours de route. Ils lui ont prodigué des conseils d’affaires, de réseautage et de marketing. Un ami de la famille a aussi offert son aide, en lui confiant sa propre collection de perles ainsi que des livres de motifs qui l’ont aidée à perfectionner ses différentes techniques de perlage.
« J’y suis vraiment allée à tâtons au début. Mais à force de pratique, mon activité a fait boule de neige pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. »
Au fur et à mesure qu’elle a bâti son entreprise, Azaria a beaucoup appris à propos de la gestion, de l’organisation, du service à la clientèle, des finances et bien plus encore. Elle a aussi su exploiter le pouvoir des médias sociaux, en vendant ses créations sur Instagram. Elle y affichait des images des œuvres artisanales qu’elle vend.
Enfin, Azaria espère suivre un programme d’études de premier cycle en sciences. Elle voue actuellement un intérêt particulier à la biologie et à la génétique.
« La biologie est partout autour de nous. Elle est présente dans tout. C’est vraiment génial de pouvoir approfondir différents faits et apprécier le monde dans lequel nous vivons. Sans la biologie, nous ne serions même pas là. C’est le fondement de la vie, et je trouve ça génial. »
Azaria croit cependant que le perlage ne cessera jamais de représenter pour elle un projet passionnant ou une activité complémentaire, comme c’est le cas aujourd’hui, c’est-à-dire un art qui fait partie de son identité, peu importe où son parcours la mènera.