Une chercheuse de la NASA nous confie avoir réorienté ses passions pour faciliter l’exploration spatiale aux astronautes
Darlene Lim a passé les 16 dernières années à diriger des études de terrain en eaux profondes, dans les déserts, les lacs, les régions polaires et les paysages volcaniques. Bien qu’ils se déroulent un peu partout dans le monde, en réalité ces projets nous en disent long sur la vie au-delà de nos frontières et même au-delà de notre planète.
Darlene Lim est chercheuse scientifique au Centre de recherche Ames de la NASA en Californie. Forte d’une expertise en géobiologie, en science de l’espace et en opérations scientifiques, Darlene par son travail aide les astronautes à se livrer à de l’exploration scientifique en vue du jour où ils retourneront sur la Lune et mettront le cap sur Mars.
Cependant, à Shad1998, elle n’avait pas encore de vues sur ces recherches spatiales, loin de là. Elle était plutôt exposée à tous les genres de sciences et d’idées quant à la manière de mobiliser ses passions autour d’une carrière.
« Mes cours étaient plutôt généralisés au secondaire, fait remarquer Darlene. Cependant, grâce à Shad, j’ai compris plus facilement ‘ Oh! c’est donc pour ça qu’on nous enseigne la physique! ’. Je peux avoir recours aux formules qu’on cherche à nous inculquer en classe et m’en servir dans le monde réel pour fabriquer une planche à roulettes, une fusée ou presque tout ce qu’il est possible d’imaginer. »
Elle porte maintenant la science vers de nouveaux sommets grâce aux projets de recherche de la NASA comme SUBSEA, qui se penchent sur la manière dont les océans et les eaux profondes peuvent révéler des indices quant au fonctionnement des autres systèmes hydrothermiques—par exemple Encelade, une lune de Saturne, ou Europe, la lune de Jupiter.
« Sous les couches de glace de ces deux lunes, nous savons qu’il y a de vastes et profonds océans, ainsi que des océans salés, qui présentent peut-être une vie similaire soutenant des propriétés et une chimie semblable à celles de nos propres océans, ce qui est tout à fait passionnant. »
Une autre enquête appelée BASALT a consisté à explorer la vie dans deux régions volcaniques à Hawaï et dans l’Idaho, lesquelles présentent des analogies avec Mars.
« Nous avons cependant mené tout le projet de recherche avec une légère variante, fait valoir Darlene. Nous avons mené l’étude sur le terrain, axée sur ces questions scientifiques, dans des conditions simulées de mission vers Mars. »
Au lieu de recueillir des échantillons de façon massive, l’équipe s’est contentée d’envoyer deux personnes sur le terrain. Elle a même retardé les signaux entre les astronautes sur le terrain et un vaste groupe de scientifiques et de chargés de mission qui se trouvaient à une distance de 20 km. Les signaux étaient retardés de 5 à 15 minutes dans une direction (soit de 10 à 30 minutes dans les deux sens), reproduisant ainsi le retard inévitable dans la transmission des signaux entre Mars et la Terre.
Nous avons pu constater qu’avec les procédures et les systèmes appropriés, il est possible de faciliter le dialogue entre la Terre et Mars.
« Nous voulions tester nos théories et voir si nous pouvions en fait tenir une conversation bidirectionnelle fructueuse entre l’équipage d’astronautes simulé et les personnes en poste sur Terre au Centre d’appui aux missions, de façon à enrichir la science et les prélèvements d’échantillon et aussi de façon à ce que les scientifiques aient l’impression de faire partie intégrante de la mission sur Mars. »
Poussée par la volonté de ses parents d’explorer le Canada après avoir immigré de Singapour, Darlene a participé à de nombreuses excursions de pêche et de camping en Alberta. Elle a eu la chance d’explorer Calgary encore plus à fond à Shad.
« Je crois que la première ou la deuxième fois où je suis allée faire de la planche à voile, c’était dans un lac glacial à l’extérieur de Banff… a commenté Darlene. Je me souviens combien c’était froid et venteux. Mais c’était tellement amusant, nous étions en excellente compagnie et personne pour vous juger! »
Cependant, les sciences et l’exploration en plein air ne constituaient pas ses principaux points d’intérêt en grandissant. En fait, elle était déterminée à faire carrière en danse professionnelle.
« La discipline de la danse et la capacité de comprendre où placer mon corps et comment me déplacer sur la scène me sont devenues immensément utiles, car je dois donner des tas de présentations publiques dans le cadre de mon travail et je me sens très à l’aise sur scène et devant le public. »
Même après l’obtention de son diplôme de premier cycle en biologie, elle s’est éloignée pour un temps des sciences et a travaillé dans une agence de publicité, avant de poursuivre ses études supérieures et de se rendre dans l’Extrême-Arctique canadien afin d’y étudier les effets du changement climatique en vue de son doctorat.
« La passion peut prendre de nouvelles tournures. J’ai trouvé bien des passions dans ma vie et elles ont fini par s’entrecroiser et s’imbriquer les unes dans les autres, explique Darlene. Par ailleurs, lorsque je m’adresse à des jeunes qui s’intéressent aux STIAM, j’essaie de ne pas oublier de partager mon parcours de vie en dents de scie, car je tiens à ce qu’ils sachent qu’il s’offre à eux d’innombrables moyens différents de mettre à profit leur passion et leur détermination. »
Il s’agit d’un message qu’elle a partagé il y a quelques années lorsqu’elle a été invitée à prendre la parole devant des participants à Shad à l’Université McMaster : Vous pouvez transformer vos passions et vos compétences en la carrière de votre choix.
« Le fait de vivre une expérience pratique caractérisée par la rigueur et les exigences associées à des thèmes avancés en STIAM représente un atout inestimable pour toute carrière que vous choisiriez d’entreprendre, ajoute Darlene. Tous les thèmes qui m’ont été proposés à Shad ont fait une énorme différence dans ma vie. »
“Passion can be rerouted. I have found many passions in my life that in the end have become intertwined and connected…,” says Darlene. “And when I talk to kids who are interested in STEAM, I try to remember to share my zigzag life path, because I want them to know that there are lots of different ways to apply their passion and determination.”
It’s a message she shared a few years ago when she was invited to speak to Shads at McMaster University: You can transform your passions and skillset into any career.
“Getting hands-on experience with the rigour and demands associated with advanced STEAM topics will be invaluable to any career that you chose to undertake,” says Darlene. “What I got exposed to at Shad made a big difference to me.”