Lorsqu’elle a pris part à sa première Expo-sciences pancanadienne en 2018, Abby Chapman était nerveuse. Même si son projet portant sur la lumière bleue et sur le sommeil lent profond avait fait l’objet de recherches poussées et avait donné d’importants résultats, elle était tout de même intimidée par le calibre des projets présentés tout autour d’elle. 

Bien qu’elle ne soit pas repartie avec une médaille, elle était bien déterminée à faire mieux la prochaine fois. 

C’est précisément ce qu’elle a fait. Elle est retournée à la compétition nationale une année plus tard, forte de la découverte de sept nouveaux composés, et en est repartie avec une médaille de bronze en main.

Abby, originaire de Stratford, à l’Île-du-Prince-Édouard, a été exposée aux sciences à un très jeune âge. Elle a été inspirée par son père, un chimiste qui menait des expériences avec elle à la maison et à l’école.

Abby Chapman doing science experiment as a young child

Mais sa passion envers les sciences a commencé à véritablement s’épanouir pendant sa 6e année, lorsqu’elle a pris part à sa première expo-sciences provinciale.  

« Ce fut formidable que de pouvoir explorer mes propres idées en dehors de la salle de classe, quelque chose qu’il ne nous est pas donné de faire dans un environnement scolaire ordinaire en sciences, a fait valoir Abby. Depuis lors, j’ai été en mesure de créer des projets en misant sur ma propre curiosité et tout est parti de là, de ma première expo-sciences. »

Après sa première incursion à l’Expo-science pancanadienne, Abby s’est tournée vers un laboratoire à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard alors qu’elle commençait à peine sa 10e année. Au cours des mois qui ont suivi, elle a collaboré avec quelques étudiants de l’université et a mené un projet sur la résistance aux antibiotiques.  

« Il y a résistance aux antibiotiques lorsque les antibiotiques deviennent de moins en moins efficaces et lorsque les infections arrivent à contrecarrer leur attaque. Mes recherches m’ont permis d’apprendre que nous avons absolument besoin de nouvelles approches et techniques pour développer ces nouveaux antibiotiques. »

Elle a travaillé avec sept souches d’actinobactéries et a favorisé leur croissance à des températures autres que les températures habituelles, dans l’espoir de les exposer à un stress et d’en dériver de nouveaux composés.  

« Je crois qu’un seul projet de recherche avait été mené à l’aide d’actinobactéries en faisant appel à une température de fermentation autre que 30 degrés. Cela m’avait frappée! Comment se fait-il que nous n’avons pas eu recours à des températures différentes? Je suppose que quelqu’un quelque part avait jugé que 30 degrés correspondait à une température appropriée. Je tenais toutefois à sortir de ce cadre. En effet, c’est là l’essence même de la science d’explorer de nouvelles avenues. »

Cinquante heures plus tard, elle a vu son travail acharné et tous ses efforts récompensés. Elle a présenté un projet qui lui a valu une médaille, lequel a permis de démontrer comment une température de fermentation différente pouvait être bénéfique à l’industrie de la recherche pharmaceutique.  

« Pour mon projet cette année, je tiens vraiment à me pencher sur la possibilité que les nouveaux composés que j’ai produits sont en réalité à la source de l’activation dans cette activité… j’aimerais pousser ma recherche un peu plus loin pour comprendre l’utilité éventuelle de ces composés et également si ceux-ci pourraient constituer un antibiotique, je n’en suis pas tout à fait certaine. » 

Mais avant de s’attaquer à son projet suivant, Abby a pris l’avion et a traversé le pays tout entier afin de participer à Shad à l’Université de la Colombie-Britannique.

« L’un de mes enseignants de premier cycle au niveau secondaire m’avait fait connaître le programme et je me suis aussitôt inscrite aux listes de diffusion. J’étais grandement intéressée à Shad et je comptais littéralement les jours avant d’atteindre l’âge exigé pour pouvoir faire ma demande, de nous confier Abby. Par ailleurs, lorsque j’ai pris part à l’Expo-sciences pancanadienne, j’ai pu me renseigner sur le programme au kiosque de Shad et j’ai eu la chance de m’entretenir avec un membre de l’équipe. »

Abby and some of her fellow Shad UBC participants

Elle a adoré l’initiative ShadSpeaks (La parole est aux Shads), où les Shads parlent de leurs passions et intérêts en prononçant de brefs discours préparés avant le programme. Bien entendu, Abby a abordé le thème des sciences. Cependant, elle était davantage intéressée à ce que ses pairs avaient à dire, notamment Simran Jolly et son projet visant à accroître la population d’abeilles solitaires

« Entendre parler de quelque chose de personnel ou d’une activité qui passionne quelqu’un vous porte à réfléchir. Et si je pouvais faire telle ou telle chose? Et si je pouvais prendre telle ou telle initiative? »

Après Shad, Abby compte bien encourager davantage d’élèves à participer à l’expo-sciences de son école secondaire. 

« Mon école compte mille personnes et seulement deux d’entre elles prennent part à l’expo-sciences, ce que je trouve vraiment triste. Pourtant, nous avons de très bons programmes de sciences.  Le hic c’est qu’il y a un manque de participation à l’expo-sciences… dommage car c’est une occasion superbe. » 

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