Au cours de Shad2021, des élèves de partout au Canada ont collaboré au sein d’équipes afin de résoudre des problèmes et d’aider les Canadiens à traiter l’eau douce avec respect. Tout au long d’un mois rempli de conférences et d’ateliers sur les STIAM, les équipes ont travaillé d’arrache-pied afin de trouver de nouvelles idées pour ensuite les transformer en solutions viables qu’elles revendiquent avec fierté.

Trois équipes de trois campus différents nous ont expliqué leur projet, leurs idées et leurs solutions. Toutes les équipes avaient remporté des prix à leur campus respectif, après avoir présenté leurs solutions uniques et avoir fait des exposés convaincants qui abordaient divers aspects de la pollution et de la gestion de l’eau douce au Canada. Un engrais écologique, une application pédagogique et une capsule qui absorbe les déchets liquides — toutes des solutions que vous ne voudrez pas rater.


SustainFertilizer par Pristine

Shad Memorial

Eutrophisation. Il s’agit d’un processus qu’Avora Maitland-Collins et ses coéquipiers à Shad ne connaissaient pas ou dont ils savaient bien peu de choses avant le programme. Cependant, après des heures de recherches, de remue-méninges et de collaboration, non seulement ont-ils appris ce dont il s’agit, mais ils ont également élaboré une solution qui s’attaque au cœur même du problème. 

« Lorsque nous envisageons des solutions, nous devons les envisager toutes », fait valoir Avora, qui est originaire de Richmond, en Colombie-Britannique. Nous devons trouver des solutions qui procèdent d’un niveau fondamental, mais nous voulions aller à la racine même du problème, en l’occurrence l’agriculture. »

SustainFertilizer par Pristine constitue une solution de rechange aux engrais comportant des quantités élevées d’azote et de phosphore. C’est bien connu, ce sont des éléments qui contaminent les sources d’eau douce.

Un modèle de leur produit, SustainFertilizer

« Lorsqu’il pleut et que des inondations surviennent, ces engrais s’écoulent dans les milieux environnants. Disons qu’ils pénètrent dans un lac, prenons le lac Winnipeg par exemple, les engrais agissent alors exactement de la même manière dans l’eau qu’ils ne le feraient sur les terres, ajoute Avora. Ils alimentent les algues. »

Cela donne lieu à des mattes algales nocives et à des proliférations d’algues à la surface de l’eau, ce qui empêche la lumière du soleil d’atteindre les autres plantes aquatiques, le processus de photosynthèse étant ainsi stoppé.

« Lorsque nous sommes en présence de ces proliférations d’algues, les niveaux d’oxygène dans l’eau s’épuisent ou se raréfient… explique Avora. Ce processus dans son ensemble est appelé « eutrophisation », essentiellement lorsque les niveaux de nutriments dans un environnement deviennent énormément concentrés. »

Diapo tirée du document de présentation décrivant le problème que l’équipe cherche à résoudre grâce à son engrais.

Toutefois, ce développement d’algues ne fait pas que contaminer l’eau douce ou porter préjudice à la vie aquatique.

« Ce problème s’étend aussi à d’autres secteurs. Il nuit au tourisme, à l’industrie de la pêche, et il influe même sur la valeur des propriétés et sur le coût du traitement des eaux. »

L’engrais de l’équipe constitue une solution de rechange écologique pour les récoltes de blé, de soja et de colza.

« Il libère des éléments nutritifs (azote) à un rythme plus lent, rythme qui est en fait contrôlé. Par conséquent, il ne va pas s’échapper aussi rapidement dans les étendues d’eau environnantes. »

Pendant qu’ils mettaient au point leur idée, Avora et son équipe ont inclus un site Web dans leur conception, lequel est destiné aux agriculteurs dans le but de mieux les renseigner sur leur produit et sur les différentes méthodes durables de réduction du ruissellement.

« L’un des principaux groupes d’experts observés a vraiment mis l’accent sur la sensibilisation, ce qui m’a paru formidable. En effet, nous pouvons vendre ces produits, certes, mais à défaut de sensibiliser notre public cible à leur importance ou à d’autres options, ou encore aux différentes techniques associées à un produit, tous nos efforts seront vains. »

L’équipe a obtenu une excellente rétroaction de la part des juges après la présentation de leur produit, un juge ayant même prodigué des conseils à l’équipe quant au brevetage.

« J’ai trouvé ça génial qu’ils abordent déjà cette étape à ce stade du processus…, a déclaré Avora. C’était formidable de voir les juges à l’œuvre. Tout le monde nous accordait une attention indéfectible et s’affairait à nous poser d’étonnantes questions. »

L’équipe prend la pose pour une photo de groupe.

Après son exposé, Avora a commenté qu’il a été gratifiant de voir tout le travail que l’équipe a accompli au cours du mois.

« Dans ce contexte de travail avec huit personnes fantastiques, je crois que tout le monde a pu proposer de belles idées et ainsi apporter de l’eau au moulin. Et peut-être qu’individuellement ces idées ne seraient pas faciles à exécuter, mais tous ensemble nous avons réussi à accomplir ce dont nous n’aurions pu oser rêver. Lorsque vous faites partie d’une équipe où chacun vous fait profiter de son ensemble de compétences, nous accomplissons de vraies merveilles. »


Water You Doing?

(Oh « eau », mais que fais-tu?)

Shad McMaster

En s’attaquant au défi de conception du monde réel, Rosie Liu ne savait pas trop à quoi s’attendre.

« J’avais entendu parler du projet de conception, car c’est un volet bien connu de Shad. Mais en un sens c’était aussi l’un des aspects que je craignais lorsque j’ai soumis ma demande à Shad, de confier Rosie, qui est originaire de Richmond, en Colombie-Britannique. Je ne savais pas si je serais innovatrice ou si j’arriverais à trouver une solution. J’entretenais aussi des craintes par rapport aux liens que je devais créer avec l’équipe, sachant qu’il est plus difficile de tisser des liens en ligne. »

Mais en plongeant dans l’aventure, non seulement Rosie a été en mesure de créer de tels liens avec ses coéquipiers et coéquipières, mais tous ont collaboré afin de créer Water you Doing?, une solution numérique innovatrice visant à sensibiliser les propriétaires canadiens pour les rendre plus écoresponsables.

« Il s’agit d’une application qui balaye les codes-barres des produits d’entretien domestique communément utilisés comme les détergents , les shampoings ou les gels pour le corps qui finissent dans le drain de la baignoire, d’expliquer Rosie. En balayant le code-barres, l’application analyse les ingrédients du produit. »

Rosie et son équipe répriment un fou rire le temps d’une photo de groupe

De nombreux produits ménagers courants contiennent des ingrédients nocifs qui contaminent l’eau, la rendant ainsi dangereuse pour la vie aquatique, pour l’eau potable ou même pour la natation, fait remarquer Rosie. Après la lecture du code-barres, l’appli proposerait aux propriétaires une solution de rechange, soit des produits plus écologiques à utiliser.

Schéma d’une page de l’appli, qui recommande des emplacements de centres d’élimination des produits pharmaceutiques à proximité.

L’appli serait accompagnée d’un blogue et d’une section d’articles, un carrefour où l’on trouve une multitude de billets et d’articles à propos de thèmes pertinents comme la façon appropriée de lire une facture d’eau ou encore des listes des produits ménagers à éviter à tout prix.

Les propriétaires seraient en mesure d’entrer leur situation géographique dans l’appli pour pouvoir connaître l’emplacement des centres d’élimination des produits pharmaceutiques, afin que ces produits ne finissent pas non plus dans les drains.

« Étant donné que le programme était offert en ligne, tout le monde était déjà dans l’état d’esprit de créer quelque chose de numérique », d’ajouter Rosie.

Les membres du groupe ont songé à un élément de leur solution après avoir écouté les propriétaires et après leur avoir posé des questions au sujet de leurs interactions quotidiennes avec l’eau.

Au cours des entrevues, nous avons constaté que certaines personnes n’étaient pas aussi sensibilisées à la crise que ce qu’elles auraient souhaité. C’est de là qu’est venue l’idée d’intégrer des blogues et des articles à notre appli. »

Sachant qu’elle voulait incorporer un élément interactif, l’équipe s’est inspirée des idées de chacun et chacune et s’est mise d’accord sur une fonction de balayage de l’appli.  

« En fait, nous avons mené pas mal de recherches, ce à quoi je ne m’attendais pas. Tout le monde s’est mis à lire à propos de différentes sources de pollution de l’eau et de sujets similaires de façon à pouvoir circonscrire notre thème… et en faire un sujet auquel nous pouvions nous attaquer. J’en ai assurément appris beaucoup plus à propos de la façon dont nous, citoyens canadiens, contribuons à la crise de l’eau, et je ne parle pas ici des événements majeurs comme les déversements de pétrole ou les autres désastres dont nous entendons parfois parler dans les nouvelles. »

En plus des recherches, Rosie a raconté à quel point les membres de son équipe étaient talentueux, tout le monde ayant mis du sien pour apporter son ensemble de compétences uniques, par exemple pour la création du logo, le montage vidéo ou la rédaction de scénario.

« Tout au long du mois, notre équipe s’est beaucoup rapprochée, et je crois que la dynamique de groupe est en fait ce qui nous a énormément aidés à créer une solution aussi fantastique, dont nous sommes tous fiers. »

Le logo final Water You Doing? (Oh – eau – mais que fais-tu?)

Capsules écologiques absorbantes

« Absorbee Eco-Pods »

Shad McGill

Après avoir interrogé les propriétaires de maison, Jacqueline Fung et son équipe savaient quel problème ils désiraient résoudre au juste, mais ne savaient pas encore comment s’y prendre.

« Nous avons appris au cours des entrevues à quel point les gens déversaient un peu de tout dans l’évier de cuisine ou dans la cuve des toilettes, a fait remarquer Jacqueline, qui est originaire de Toronto, en Ontario. Même que quelqu’un a dit qu’il déversait de la sauce tomate dans les toilettes… Ça n’augure rien de bon, pensions-nous! » 

Cependant, après de nombreuses séances de remue-méninges, la lecture de nombreux articles de recherche et de nombreux essais de prototypes, leur solution Absorbee Eco-Pods a fait surface.

Il s’agit de capsules écologiques compostables qui absorbent et désodorisent les déchets alimentaires liquides.

Scénario en images quant à la façon d’utiliser les capsules écologiques absorbantes, lequel a été intégré à l’exposé final de l’équipe.

« Nous avons également été inspirés par les capsules Tide Pods, ainsi que par les capsules Cascade pour le lave-vaisselle, au moment de forger notre idée. »

Au cours du défi, l’équipe a appris que les ménages canadiens gaspillent jusqu’à 4 000 litres d’eau en jetant les déchets de cuisine dans les drains de l’évier. L’équipe en a aussi beaucoup appris à propos des banquises de graisse (fatbergs), c’est-à-dire des concentrations de déchets alimentaires liquides qui causent des ravages dans les tuyaux et les égouts. L’équipe a aussi appris qu’il peut en coûter jusqu’à 18 millions de dollars pour nettoyer ces tuyaux et égouts à la suite d’un seul refoulement.

L’équipe derrière les capsules écologiques absorbantes « Absorbee Eco-Pods ».

Au cours du mois, les directeurs et directrices de programme ont dirigé les jeunes en ces périodes critiques de créativité, en leur offrant la chance de voir grand, sans restriction, tout en circonscrivant leurs idées.

« C’est ainsi que nous avons couché sur papier au moins 60 solutions différentes », fait remarquer Jacqueline.

Au cours des périodes critiques, les membres de l’équipe passaient en revue ces idées une à une, en prenant soin d’y noter les pour et les contre.

« Cet exercice nous a permis de constater les comportements les plus fréquents et de dégager les aspects de nos idées qui nous plaisaient vraiment, en laissant de côté les aspects qui ne nous plaisaient pas. Je crois que c’est ce qui nous a menés aux capsules Absorbee. »

Ensuite, l’équipe a dû déterminer comment la capsule pouvait absorber efficacement le liquide.

Jacqueline s’est souvenue d’une expérience qu’elle avait menée au cours d’un camp scientifique. Elle avait alors découpé une couche pour bébés et y avait découvert une poudre à l’intérieur, laquelle poudre absorbait l’eau pour la transformer en gel.

« Je me suis donc procuré quelques couches et j’ai fait l’expérience chez moi à la maison. Et ça a marché!…, a déclaré Jacqueline. Nous avons tous été étonnés des résultats de l’expérience que j’ai menée à la maison. »

L’expérience consistant à tester la poudre de la couche à l’aide d’une concoction d’huile, d’eau et de lait. La poudre de leur solution définitive consistera en une version biodégradable de cette poudre.
La conception du site Web du produit Absorbee Eco-Pods.

En plus de leur prototype, les membres de l’équipe ont aussi créé un site Web qui affiche leur conception d’emballage, leur logo et l’abeille qui leur sert de mascotte.

« Mon équipe et moi avons eu tellement de chance de pouvoir compter sur des gens extrêmement talentueux. Quelqu’un a griffonné une abeille sur un bout de papier et un autre membre de mon équipe a pris une photo de l’abeille, puis en a fait une esquisse numérique. »

Même des semaines après la fin du programme, l’équipe travaille encore à peaufiner sa solution, en espérant la soumettre à d’autres compétitions en cours de route.



Si vous souhaitez explorer davantage de solutions comme celles qui précèdent, consultez notre galerie de projets Shad2021. Vous y trouverez plus de 50 projets réalisés par des équipes à la grandeur du Canada.

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